Tout sauf une pause « environnementale » !

visibility558 Views person Posted By: Xavier Anciaux list In: Agir pour les générations futures

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais Emmanuel Macron a parlé récemment « d’une pause environnementale » lors d’un de ses discours.  Notre Premier Ministre belge a repris ces termes il y a quelques jours… Ce qui n’est pas anodin quand on sait que la Belgique héritera de la présidence de l’Europe en janvier 2024.  Doit-on s’attendre à une pause de la lutte contre la perte de la biodiversité ?

On se repose quand on a fait un bout du chemin, quand on est sûr d’arriver.  Pas au moment du départ de la course. En utilisant l'expression « pause environnementale », les hommes et les femmes politiques choisissent des mots qui laissent penser que nous avons déjà fait une part du chemin. 

Hélas, nous ne sommes qu’au début de notre périple environnemental.  Nous n’avons guère franchi d’étapes. Même si nos élus pourront nous avancer des victoires, des progrès, des bonnes nouvelles, nous savons au plus profond de nous que la situation est grave et qu’une pause ne se justifie pas.

Notre bon sens nous alerte. Nos scientifiques nous avertissent gravement.  Nos paysages, nos forêts, nos rivières nous le murmurent.  Nos oiseaux, nos animaux, nos insectes disparaissent sous nos yeux. 

Ce que notre Premier nous propose, en fait, n’est pas une pause.  Il s’agit juste de continuer le « business as usual ». 

La presse a relevé immédiatement le lien entre la problématique de l’azote dans l’agriculture et cette pause.  En Hollande, en Flandres, même chez nous en Wallonie, l’agriculture industrielle utilise tellement d’azote que les sols et leurs biomasses n’en produisent plus eux-mêmes. Cet azote chimique file en partie dans nos nappes, nos rivières et dans l’air (sous forme de protoxyde).  Il « sauce » nos cultures tellement fort que les agriculteurs ont besoin de pesticides pour gérer les problèmes de croissance rapide… Bref, ceci est un cercle vicieux ! Nécessaire pour répondre à la demande des européens et de leurs industries agro-alimentaires !

Pourtant, il existe une alternative agricole qui a un double atout :  l’agroécologie.  Certains avancent que l’agroécologie pourrait capter 4 grammes de CO² par kg de terre par an, ce qui équivaut à la production de CO² annuelle.  Mais pour que nos terres puissent absorber ce carbone, elles doivent être vivantes.  Dans une poignée de terre, il y a plus de micro-organismes que d’humains sur terre. 

Et comme dit Christophe (notre super-maraîcher), « tout ce qui vit mange du carbone et chie de l’azote » ! 

La terre est autofertile à condition qu’elle soit vivante (donc pas de pesticides !). La terre « mange » du carbone à condition que l’humain la nourrisse correctement (donc pas d’azote chimique). 

Cette agroécologie respecte la vie des sols, la nourrit, capte du carbone et bannit les pesticides. Enfin une voie d’espoir dans la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité ! 

Mais c’est là que vous, les mangeurs de la Coof, vous intervenez.  Ce changement d’agriculture, il ne peut se faire que grâce à vous.  En changeant le contenu de votre assiette, en bannissant les produits ultra-transformés, et en préférant des produits bruts, bio et circuit-court, vous soutenez cette nouvelle agriculture.  L’agriculture du vivant.

Depuis longtemps, la Coof se réclame biopositive.  Sans vraiment le savoir, elle était précurseur dans son village.  Actuellement, sept agriculteurs fernelmontois ont opté pour l’agroécologie.

Que Macron et De Croo le veuillent ou non !  Tout sauf une pause environnementale !

Credits photo: Thierry Gérard

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