Les découvertes d’Antoine (deuxième partie)

Cette fois, c’est près du compost qu’Antoine m’appelle. Il vient de découvrir une jolie araignée rayée jaune et noir.

L’araignée a bien préparé son piège. A l’affût, tête en bas, au centre de sa toile depuis des heures, elle surveille les criquets qui sautent aux alentours en la narguant. Patiemment, elle attend la rafale de vent qui fera dévier la trajectoire d’un de ces sauteurs imprudents dans son piège. Soudain, elle sent sa toile vibrer, un criquet se prend les pattes dans sa toile. Elle ne bouge pas encore, elle laisse le malheureux s’empêtrer tout seul en tentant de se dégager. Maintenant, elle sait qu’il ne peut plus s’enfuir, elle quitte le centre de sa toile et fonce sur la petite victime.

En quelques secondes, elle inocule son puissant venin paralysant, ensuite emballe sa proie, et la garde vivante pour le repas du soir.

Xavier, je suis bien désolé, aujourd’hui, il y a un criquet en moins dans ta prairie. R.I.P., le criquet... :-(

Argiope frelon (Argiope bruennichi)

Aussi appelée Epeire fasciée, Epeire frelon, Argiope frelon, Argiope rayée ou encore Argiope fasciée.

Que de noms pour cette jolie araignée. On l’aperçoit essentiellement de juin à octobre. Vous pouvez la voir sur notre champ, du côté du compost donc, mais aussi près du container et dans le verger parmi les graminées. Originaire de la zone méditerranéenne, on l’observe de plus en plus en Europe. Le mâle brun (5 mm) est plus petit que la femelle (de 15 à 20mm). La femelle attire le mâle grâce à ses phéromones, et il a intérêt à fuir très vite s’il veut survivre après l’accouplement, car comme beaucoup d'araignées, elle pratique le cannibalisme. Un mois après l’accouplement, la femelle va pondre plusieurs centaines d'œufs dans un cocon de 2 cm. Les œufs vont passer l’hiver emmitouflés, et au printemps de petites araignées apparaissent.