La sélection des produits à la COOF

visibility120 Vues person Posté par: Christophe Henry list Dans: Proposer de l'alimentation en sauvant la biodiversité

Vous avez dû remarquer ces derniers mois que l'offre de produits que l'on vous propose sur le site web et sur le marché du samedi s'étoffe chaque semaine davantage.

Au tout début, on avait commencé avec les légumes de Xavier. Puis il a ajouté les fruits et légumes de collègues (dont moi à l'époque :-)) et de fournisseurs de plus grande envergure.

Ensuite, c'est Lucie, Nathanaël, Hélène et Valérie qui se sont joints à la COOF avec leurs produits artisanaux.

Puis est arrivée l'épicerie. Au départ avec une gamme modeste, puis de plus en plus fournie. Elle est désormais gérée par les supers "filles de l'épicerie", avec Fabienne et Amélie au gouvernail à tour de rôle. Elles proposent maintenant un large choix qui semble rencontrer nombreuses de vos attentes. Et elles continuent à renforcer...

Plus récemment, on a ajouté les poulets Coq des Prés, de la Ferme de Graux à Franc-Warêt, les charcuteries des Salaisons du Pont d'Amour à Dinant et enfin des produits de crèmerie fournis par Interbio.

Ca commence à faire une chouette offre, de plus en plus complète. Sans local propre, je vous avoue que c'est parfois une gymnastique à gérer, mais on y parvient et on reçoit de nombreux retours très positifs de votre part, ce qui nous encourage à poursuivre en ce sens. Un ami très proche, que je ne nommerai pas mais qui est mon alter ego guitaristique dans un groupe dont le nom commence par "Black" et se termine par "...alade", me disait: "si vous vendiez du PQ et quelques autres petits articles, je n'aurais plus du tout besoin d'aller au Delhaize. Ca, ça booste!

Si on veut résumer, c'est chouette pour tout le monde, sans être absolument parfait bien sûr. Mais on se décarcasse, ça vous satisfait, ce qui nous incite à poursuivre.

Une cliente nous a posé une bonne question cette semaine via notre formulaire de contact: "Qu'entendez-vous par agriculture raisonnée? Devons-nous comprendre que vos priorités se rapprochent plus d'un objectif économique que d'un souci sanitaire?"

J'ai répondu à cette question de manière transparente, puis on s'est dit que c'était l'occasion de faire le point avec vous à ce sujet. Vous nous faites confiance, on doit donc se montrer à la hauteur de celle-ci et vous informer de la manière la plus précise. Voici donc notre grille de lecture en termes de sélection de produits:

Le produit ultime est selon nous: Bio, local, éthique, sans emballage plastique, doit permettre à son producteur de vivre, doit participer à la bonne santé de son mangeur, doit favoriser la biodiversité et permettre de créer du lien social alentours.

Ca parait bien ambitieux pour, par exemple, une simple salade! :-) Et en effet, peu nombreux sont les produits qui présentent toutes ces caractéristiques.

Bon, déjà, notre territoire proche n'est pas pléthorique en termes de petits producteurs. Ca se garnit progressivement au fil des années qui passent, mais ce n'est pas encore Byzance. On travaille activement à faire se densifier le tissu des producteurs, mais c'est de longue haleine.

Ensuite, notre climat ne permet pas (encore) de cultiver des oranges, mangues, bananes. Ce jour peut-être viendra (pour le meilleur et pour le pire), mais pour l'instant, le mieux que l'on puisse faire en termes de cultures méridionales, c'est sans doute le melon. Pour le reste, ne pouvant concevoir notre étal sans agrumes notamment, il nous faut aller chercher ça là où le climat permet que ça pousse.

Pour les charcuteries, on est très contents de la qualité des produits des "Salaisons du Pont d'Amour", très traditionnels bien qu'ils ne soient pas labellisés bio malheureusement. A ce stade, on n'a pas encore identifié de fournisseur à même de nous proposer des produits de cette qualité et labellisés bio. On espère rencontrer la perle rare un de ces jours. Si vous avez des infos, ne vous privez évidemment pas de nous les relayer ;-).

Concernant les emballages plastiques, on préférerait tout vous proposer en vrac, ce serait bien plus cohérent. Mais pour l'instant, sans un bâtiment en dur à l'abri de la poussière, l'AFSCA ne verrait pas d'un très bon oeil que nous tranchions du jambon en plein air, et à vrai dire nous non plus. Le plastique est donc un mal nécessaire garantissant un produit propre, temporairement, d'ici à ce que l'on dispose d'un vrai bâtiment qui viendra déverrouiller toutes ces contraintes pratico-pratiques.

Alors, point important, concernant la labellisation des produits:

Là, on ne tortille pas. On favorisera toujours un produit labellisé bio, garanti par un organisme certificateur reconnu (Certisys, TUV Nord Integra, Quality Partner). Mais certains de nos collègues ne souhaitent/peuvent pas être certifiés, soit parce qu'ils ont une exploitation trop petite, encore jeune, pour se permettre le coût de la certification (minimum 350€/an pour les légumes par exemple), ou simplement parce qu'ils jugent que ce n'est pas pertinent parce qu'ils vendent en direct, dans la main de leurs mangeurs. De ce fait, c'est un rapport personnel de confiance qui prévaut et dès lors ils jugent le label superflu, ce qui peut s'entendre. Enfin, certains sont "un tantinet" plus anarchistes, ont fait ce choix de carrière notamment pour le sentiment de liberté qu'engendre le fait de ne pas être subordonné, et ont donc du mal avec cette soumission à un contrôle, ce qui peut également s'entendre.

Dans tous les cas, pas de jugement de valeur à cet égard en ce qui nous concerne. Néanmoins, dans la mesure où nous nous fournissons chez plusieurs de ces collègues, nous devons avoir les garanties que leur production est au minimum au même standard sanitaire que le nôtre. Et c'est toujours le cas, étant donné qu'ils pratiquent la permaculture, l'agroécologie, la biodynamie, toutes pratiques qui vont en fait nettement plus loin que le cahier de charges du bio. Ce dernier gagnerait d'ailleurs selon nous à intégrer des éléments supplémentaires à ceux qu'il couvre actuellement, essentiellement axés sanitaires, mais c'est un autre sujet... Ces collègues donc sont souvent bien plus radicaux en s'interdisant toute forme de produit de synthèse, de travail de sol (point au moins aussi important que la seule chimie), de préservation voire d'aggradation de la biodiversité, de respect d'eux-mêmes et de leurs travailleurs, etc.

Quoi qu'il en soit, c'est à leur contact régulier et en dialoguant très fréquemment avec eux que l'on peut s'assurer de ces garanties. Là, pas de label, mais du lien humain, proche et constant. C'est au moins aussi recevable, non? :-)

Malheureusement, aussi beaux et vertueux soient leurs produits et leur philosophie, reste qu'ils ne bénéficient pas du label officiel. Et donc il nous faut bien les "nommer". Le bon terme serait sans doute "bio non-certifié" ou "de qualité bio", ou ce genre de paraphrase. Mais d'après les infos dont nous disposons, on ne peut pas en faire usage. Le mot "bio" ne peut pas figurer sur un produit qui ne présente pas le label officiel. Alors on se met à faire de la sémantique... Et on s'est arrêtés sur des termes, certes moins clairs, plus équivoques, tels que "naturel", "raisonné", "sans label", qui ne permettent de rendre compte que de manière partielle de la réalité de leurs produits. Mais voilà, on n'a à ce jour pas trouvé mieux. Et on est donc parfaitement conscients que ça peut susciter des interrogations, parfaitement légitimes et même utiles, en ce sens qu'elles sont symptomatiques chez nos mangeurs d'une lecture intelligente de leur alimentation. Et c'est pile à cette demande que nous nous sommes investis de la mission d'y répondre, du mieux que l'on peut, chaque jour un peu plus et un peu mieux.

Donc voilà un peu un point sur notre contexte actuel, qui nous ouvre de nombreuses possibilités, mais pas encore infinies non plus. On tâche donc de composer une offre de la meilleure qualité possible, en progression qualitative et quantitative constante, tout en restant accessible, et en poursuivant cet idéal de bio-local-éthique-vrac.

Un jour, je l'espère, on pourra vous proposer un étal foisonnant de produits bio, produits à quelques kilomètres de chez nous et présentant toutes les garanties qu'ils sont bons pour vous, pour la personne qui les produit et pour toute la société en général. Mais ce n'est pas une mince affaire, pas le genre de chose qui se construit en deux ans, mais à mon sens plutôt sur plusieurs générations. Mes enfants ou les vôtres, un beau jour, pourront, je le pense, jouir d'une telle option alimentaire. A condition qu'on y travaille déjà ardemment, dès maintenant. Et c'est précisément ce qu'on fait à la COOF.

Pour terminer, quelques exemples de producteurs chez qui nous nous approvisionnons et leur labellisation :

Jardins de la COOF : 100% bio

Ferme du Vieux Tilleul : 100% bio

Vergers de la Vallée : Pommes 100% bio, poires en cours de conversion, donc bio d’ici 2024).

A la Mode de chez Nous (Emilie Verkaeren) : 100% bio

Interbio : 100% bio

Ferme du Peuplier: 100% bio

La Chèvre et le Chou: 100% bio

Un Autre Pain: Pas de label bio, mais matières premières bio. Méthode de préparation et cuisson artisanale, à l'ancienne.

Paysans-Artisans : 100% bio (ils ne proposent pas que du bio, mais on ne sélectionne chez eux que les fruits et légumes bio), à l’exception des micropousses qui ne sont pas labellisables en bio parce que cultivées hors-sol et ne bénéficiant pas d’une dérogation. Mais leur cahier de charge est de qualité bio. Pour les plats préparés, la majeure partie n'est pas labellisée, mais est produite à base de matières premières bio et provenant du réseau de Paysans-Artisans, en circuit aussi court que possible.

Les Fraises d’Adam : 100% bio

Les Ateliers de Nico : Bio non-certifié (exploitation en démarrage du jeune (et courageux!) Nico, 17 ans. Je lui rends visite personnellement une fois par semaine et ai donc une vue très claire sur ses pratiques culturales et sa qualité obtenue).

Ces derniers partenaires constituent 99% des produits que nous vendons et revendons.

Bien sûr, si par la suite vous avez la moindre question, il ne faut jamais hésiter à nous la poser via notre formulaire de contact. J'y répondrai personnellement à chaque fois.

A samedi!

Christophe 

PS: Et pour rappel, vous disposez maintenant d'un étiquetage clair sur le site ;-).

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